Il y a deux mois, dans mon exposé « Raisons et vérité » j’ai traité des raisons justificatives appliquées aux croyances. Je voudrais aujourd’hui aborder un autre versant de la rationalité, celui des raisons explicatives appliquées aux événements, faits et états de fait historiques, autrement dit à la recherche des raisons causales appliquées à l’histoire humaine.
La distinction entre les causes psychologiques, psychanalytiques et autres de la croyance et de l’action et les raisons objectives qui les justifient est le postulat de base sur lequel repose toute espèce de rationalisme.
La distinction entre être-vrai et être-tenu-pour-vrai est inhérente au concept de vérité. Cette distinction est radicale : la reconnaissance ou non de la vérité d’une pensée n’entre pour rien dans son être-vrai.
— « Comment un ordre social, qui apparaît plus ou moins inévitable à la population qui est y soumise, peut-il perdre tout ou partie de son aura ? Comment des normes de condamnation émergent et à travers quelles sortes d’organisation sociale les êtres humains les mettent-ils en pratique ? »
— « Les buts politiques qui conduisent démontrablement à un plus grand malheur et une plus grande misère sont bel et bien irrationnels ; et ceux qui conduisent démontrablement à réduire la misère humaine sont rationnels. »
Être de gauche pour David Graeber, c’est toujours imaginer de nouvelles possibilités sociales et politiques et essayer de les réaliser. Pour lui, l’essence de l’anthropologie est là, entre le dépaysement produit par l’étrangeté et la traduction de nos propres pratiques dans une langue étrangère. Elle participe d’une ontologie de l’imagination dans la mesure où son projet est de décrire et de comprendre les autres possibilités humaines.
Une réalisation Goélette